3 jours sur le GR34 : De Saint Malo à Dol de Bretagne

Quoi de mieux pour clôturer ces vacances d’été 2023, qu’une micro aventure en Bretagne ? 3 jours de randonnée sur la côte d’Emeraude ça vous dit ? Alors enfilez vos chaussures de randonnée, on est parti !

 

C’est parti pour une nouvelle aventure en mode randonnée itinérante. On rechausse les baskets et on met le sac à dos, pour parcourir les chemins du GR34, au départ de Saint Malo jusqu’à Cancale. Le GR34 fait environ 2000km au total, de quoi s’occuper pour quelques jours ! Ici, on aura un aperçu de 65 km des chemins magiques de ce sentier de Grande Randonnée…

Départ de Tours le jeudi soir pour arriver à Dol de Bretagne. On peut y laisser la voiture, c’est assez pratique. Autre point pratique, le Edd Hostel and Café. C’est une auberge de jeunesse à quelques mètres de la gare de Dol. Parfait pour prendre le train le lendemain matin. 

Le check in est simple, on récupère les clés et on s’installe. Il y a une sorte de salle commune ou foyer, dans lequel on s’est installées pour manger la salade préparée à l’avance. Je crois que l’auberge de jeunesse propose des plats pour dépanner mais honnêtement, on n’a pas trop posé de questions sur ce point. 

Il est possible de prendre le petit déjeuné composé de deux crêpes (et oui, la Bretagne…) et d’une boisson chaude (café, chocolat ou thé), 5 euros par personne. 

Nous avions réservé une chambre pour deux, très petite mais fonctionnelle avec les sanitaires privés. Premiere mésaventure à l’installation, une énorme araignée au plafond. Mais au prix d’un courage exceptionnel, nous l’avons écrasé et mis dehors (enfin surtout ma collègue…). Sinon rien d’autre à signaler. 

Le réveil pour le petit déjeuné programmé, c’est le moment d’éteindre la lumière. 

Jour 1 : de Saint Malo à Saint Coulomb

Ce matin, nous devons prendre le train direction Saint Malo. De Dol de Bretagne, il faut une quinzaine de minutes. C’est là qu’on se dit trois jours de marche pour quinze minutes de train… Bon, bref, on a tellement papoté au petit déjeuné qu’on a raté le train qu’on voulait prendre à quelques secondes prêt. Le plan initial était de prendre le train de 9h14. Mais on prendra celui de 10h14. On se dit que ce n’est pas si grave car l’étape du jour n’est pas si longue. 

Alors, une des erreurs qu’on a faite, c’est de ne pas recalculer la longueur des étapes en fonction des logements réservés. En fait, on a eu du mal à trouver des logements, c’est d’ailleurs pour cela qu’on a choisi le sens Saint Malo vers Dol. Sinon impossible de trouver des logements disponibles. Et nous n’avons pas trouvé pour faire les arrêts conseillés dans le topoguide. Donc on pensait avoir une petite étape pour commencer (environ 15 km). Vous verrez que la réalité est un peu différente. 

Arrivées à Saint Malo, il faut commencer par marcher environ 1,5 km pour rejoindre le GR34, sur le front de mer. Nous avons commencé vers le casino. Comme on connaissait déjà un peu Saint Malo, on n’est pas partie non plus des remparts. Et heureusement, car on aurait encore rallongé l’étape. 

Tout le début est le long du front de mer, en ville, sur du goudron. On fini par le quitter vers le 5ème kilomètre environ. Ensuite on grimpe vers la Pointe de la Varde. Entre mer et bocage. Le chemin est plutôt facile à cet endroit, bien balisé et pas encore trop sinueux. Notre chemin se poursuit direction la Plage du Val. On se demande si d’ailleurs les gens ne sont pas tous nus ? De loin, on a l’impression que ces téméraires baigneurs ne portent aucun maillot de bain…

Sur internet, il ne semble pas indiquer qu’il s’agit d’une plage naturiste pourtant…On s’est posé d’ailleurs cette question à plusieurs reprises…Alors effet d’optique ou pas ?

On passe le 9ème kilomètre et la pointe du Christ. 

On arrive à une bifurcation. Variante marée haute. Honnêtement on est à marée basse, vraiment basse. On peut marcher, traverser jusqu’à la presque ile. Mais pour nous ce sera surtout variante boulangerie. Il est 13h30 passées et après presque 10 kilomètres parcourus, la faim se fait sentir. Dans Rothéneuf, on trouve facilement une boulangerie, on ne fait quasiment pas de détour. Et les sandwichs sont bons. On se pose Plage du Havre de Rothéneuf pour déguster un bagel au poulet curry. Et quelques bonbons pour le dessert. 

Ensuite c’est reparti, on hésite un peu au niveau de la sortie de la plage, on n’a pas vu les marquages. Il y a une possibilité pour couper le chemin aussi mais on n’ose pas trop le prendre car pareil, on ne voit aucun marquage.  On fini par s’y retrouver. Une petite portion de route nous attend à ce moment. Puis un sentier sous les pins et en bord de mer. 

On passe l’ancienne rampe de lancement puis on arrive à La Guimorais, kilomètre 15. 

L’étape aurait du s’arrêter là. Mais on est encore loin du but. Il faut encore avancer. On arrive à la plage des Chevrets, puis commence les tours et détours sur la Pointe du Meiga. Les kilomètres ne défilent plus très vite. Cette pointe fait quasiment 3 kilomètres, on arrive donc au kilomètre 18.

On sait qu’on doit bifurquer à la plage de la Touesse, revenir un peu dans les terres vers le coeur de Saint Coulomb. Alors on avance encore. Un autre kilomètre passe alors qu’on longe cette fameuse plage de la Touesse. On en profite pour faire un arrêt bain de pied dans la mer. On pourra dire qu’on a au moins trempés les pieds dans cette belle eau couleur émeraude. 

Mais on ne traine pas non plus, car il faut encore poursuite notre route sur un kilomètre et demi. On a du mal à trouver le logement, on piétine un peu, c’est dur pour le moral, car on avait prévu une étape de 15 kilomètres environ et on voit qu’on a dépassé les vingt kilomètres. 

On a qu’une envie, douche, manger, dodo. Besoins rudimentaires. Attention, à Saint Coulomb, il n’y a pas beaucoup de choix pour manger. Il y a une supérette et une pizzeria qui fait à emporter uniquement (pas de surplace) et qui apparemment le samedi soir est assez prisée. Il faut donc anticiper et appeler dès 18h, heure d’ouverture ou faire ses courses à la supérette. 

Nous optons pour la deuxième option. Autre remarque importante, notre Airbnb n’était pas à Saint Coulomb même, mais juste avant dans le lieu dit de la Mare. Donc plus proche du GR mais il faut refaire un km à pied pour rejoindre la supérette. Et donc 2 aller -retour. Et quand on a déjà beaucoup marché dans la journée, et ben, deux kilomètres c’est beaucoup. 

Mais le logement est parfait et l’endroit au calme. 

Récapitulatif de la journée :

• KM : 20,5 (+1,5 pour aller de la gare au GR +2 km pour aller chercher le repas du soir) 
• H : 4h50 de marche
• Difficulté : ++
• https://www.strava.com/activities/9854756163

Jour 2:  de Saint Coulomb à Port Picain

Les jambes sont un peu lourdes ce matin en se réveillant. Mais on sait que l’étape du jour est plus petite. En revanche, on craint un peu la pluie, mais si on en croit le ciel du matin et le beau levé de soleil qu’on observe, la pluie ne semble pas être pour tout de suite. 

On rejoint le sentier du GR34 assez facilement. A peine à 1,5 km du logement. Finalement, on n’était pas si mal ! Les couleurs du matin sont vraiment belles, on profite de cette atmosphère de calme, de quiétude. Le chemin reprend tout ces tours et détours. C’est vrai que quand on regarde le tracé de loin, on n’a pas l’impression qu’il y a beaucoup de distance à parcourir, mais finalement comme le sentier ne va absolument pas droit, on en fait des mètres en plus !

On a quand même un bon rythme et on arrive rapidement à l’Anse du Guesclin. Avec son fort. Apparemment accessible à pied à marée basse. Bon ce matin, nous ne sommes pas vraiment à marée basse. On continue. Les panneaux nous indiquent encore 6,5 km jusqu’à la pointe du Grouin. Autant dire qu’à chaque pointe on se demandait si on était arrivées. Parce que tout le long du chemin, on a l’impression de passer par de nombreuses « pointes » avant d’arriver enfin, à celle du Grouin. 

Il faut noter qu’il y a un peu plus de dénivelé que sur les parties précédentes. Le sentier fait un peu les montagnes russes. Mais rien de bien méchant. 

Arrivée à la pointe du Grouin, Kilomètre 11, c’est aménagé. Donc d’un coup d’un seul, après la solitude (en tout cas à cette saison) du sentier, on se retrouve au milieu d’une petite foule de touristes. On dénote un peu avec nos gros sacs à dos et nos têtes un peu débraillées ! Mais la pointe du Grouin est aussi synonyme de presque fin de l’étape. Et heureusement, car on voit le ciel se noircir à vue d’oeil. C’est d’ailleurs ce changement de teinte des nuages qui nous stoppe dans notre moment de dégustation de fruits secs et M&Ms. On repart, on reprend un bon rythme. 

Bon, en fait, il nous reste encore un kilomètre jusqu’à Port Mer, qui sera notre prochain arrêt. Un point de vigilance, c’est qu’à partir de la pointe, tout s’appelle Cancale, mais finalement on est loin de Cancale centre. D’ailleurs on avait pensé réserver un logement dans Cancale mais pas du tout. On est à Port Picain, soit 4 kilomètres avant Cancale soit environ une heure de marche. Mais tant pis. De toute façon, il est 13h30 et la pluie commence à tomber, d’abord doucement et au moment où on arrive à Port Mer, c’est le déluge. On décide donc de s’arrêter manger. On a faim et on se dit que si on rate le coche, ça peut être compliqué de trouver ensuite de quoi manger. 

On se pose chez Natacha, toutes dégoulinantes. La pluie a décidé de nous accompagner quelques heures. On est bien contente d’avoir trouvé de quoi se mettre à l’abri. On mange bien, même trop. On ne repart que vers 15h passée. Il nous reste environ 1 kilomètre avant de rejoindre Port Picain et notre auberge de jeunesse. On n’est pas trop motivées, en plus en vérifiant, on voit que l’heure d’accueil est à 18h. On se demande ce qu’on pourra faire en attendant. On repart quand même. 

La pluie nous laisse un peu tranquille sur le restant de l’étape. On arrive vers 15h30. Une chorale nous accueille. Mais pas que. A notre grand soulagement, il y a bien quelqu’un à l’accueil. Bon, elle nous donne les clés mais la chambre n’est pas disponible. On attend dehors jusqu’à 16h. Heureusement la météo s’est calmée. 

On passera ensuite notre soirée entre jeux de société, livre emprunté dans la bibliothèque de l’auberge et raviolis congelés épinard-ricotta et un verre de cidre (oui, quand même, faut pas se laisser abattre !)

Récapitulatif de la journée :

• KM : 14,3
• H : 3h40 de marche
• Difficulté : +
• https://www.strava.com/activities/9860348476

Jour 3 : De Port Picain à Dol de Bretagne. 

Après avoir stressées toute la soirée et toute la nuit sur la météo qui nous attendait pour cette journée, on ouvre les volets (enfin le store du vélux) avec appréhension. Mais sans qu’il n’y ait un grand ciel bleu, il ne semble pas pleuvoir. 

Il est à peine 7h, on veut partir tôt, le plus tôt possible pour anticiper au maximum si la météo se déchaine. Mais évidemment, on ne veut pas partir sans le petit déjeuné (inclus dans le prix de la chambre). Bon pour être honnête, le petit déjeuné n’est pas fameux. On se dit après coup qu’on aurait presque pu s’en passer ! Mais bon, je n’avais pas pris de lampe frontale donc de toute façon, marcher de nuit aurait été compliqué. C’est d’ailleurs une erreur à ne pas faire. Penser toujours à prendre une lampe frontale meme si vous n’avez pas prévu de marcher la nuit, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Et marcher dans le noir… ce n’est pas la meilleure option. 

Nous voilà donc parties au petit jour, direction Cancale. Il reste 4 km pour atteindre la ville de Cancale. Dans notre tête c’est la 1ère étape de la journée. On se dit que s’il ne pleut pas jusqu’à Cancale, la journée sera gagnée. Drôle de réflexion si on se dit qu’on aura même pas fait le quart. Oui, parce qu’en fait, et on le découvrira au fur et à mesure, mais 27 km nous attendent pour cette journée ! 

Le chemin est encore un peu sinueux jusqu’à Cancale, des tours et de détours et quelques montées descentes. 

A Cancale, le vent souffle, la pluie menace, mais finalement rien. On s’achète les sandwiches pour manger à midi, en effet, c’est dimanche, et on n’est pas sures de trouver quelque chose à manger sur la route. 

On part de Cancale par le chemin de la Corniche. On marche un peu sur la route goudronnée. C’est bien, on peut accélérer l’allure. 

On repasse vite sur des chemins de type forestier. Ils sont plus faciles que ceux des deux étapes précédentes. 

On arrive ensuite rapidement sur des chemins qui longent la côte. Donc plats et droits, ce qui change de ce qu’on a eu ces derniers jours. Mais ce n’est pas un mal, pour avoir la sensation d’avancer plutôt rapidement. 

On passe Saint Benoit des Ondes. Avec toujours le Mont Saint Michel en toile de fond (oui, le Mont Saint Michel nous suit, presque depuis le début du voyage !). On fait une petite pause, on est au 14ème kilomètre. On croise une dame qui a pris une année sabbatique et qui fait du vélo au jour le jour, elle va à Brest et se dit qu’elle pourrait aller aussi jusqu’au Pays Basque. Bon pour nous, ce ne sera plus qu’une dizaine de kilomètres pour que la parenthèse prenne fin. 

On avance jusqu’à Hirel, 17ème kilomètre, et on fait notre pause pique nique. Dernière vue sur la mer. Et oui, car après, le GR34 part direction Dol de Bretagne et s’enfonce dans les terres. 

Il existe une variante pour rester sur la côte. Mais notre voiture nous attend à Dol de Bretagne. 

A partir d’Hirel, la route est de moins en moins passionnante. On continue de marcher à un bon rythme, mais le moral commence à en prendre un coup quand on prend conscience que l’étape fera bien plus de 24 kilomètres. 

C’est assez plat, jusqu’à Mont Dol, comme son nom l’indique. 23ème kilomètre et du dénivelé. Et une attaque de moustiques…

Pas une seule piqure en 2,5 jours et là, d’un coup d’un seul, en quelques minutes, au moins 5 piqûres. On monte aussi vite qu’on peut. En haut, c’est la fête au village ! Des grillades, du monde, de la bonne humeur ! Mais on ne traine pas, on redescend directement et on prend la direction de Dol de Bretagne, la dernière étape enfin. 

Il nous reste encore 4 kilomètres, sur la route goudronnée. 

Et finalement, Dol de Bretagne. Il faut rejoindre la gare. La sensation d’avoir bientôt bouclé ce GR et en meme temps, l’impression que la route est interminable. Le dernier kilomètre semble durer des heures….

Mais on y arrive et au bout de 27 kilomètres, nous avons terminé notre épopée de 3 jours sur le GR 34, de Saint Malo à Dol de Bretagne ! 

Récapitulatif de la journée :

• KM : 27
• H : 6h de marche
• Difficulté : +++
• https://www.strava.com/activities/9867453505